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Talents d’adhérents : Ciergerie de Lourdes, un savoir-faire labellisé EPV

chaîne de production de la Ciergerie de Lourdes, labelisée entreprise du patrimoine vivant (EPV)

Au départ, les habitants de Lourdes fabriquaient les cierges de manière artisanale pour les pèlerins. Face à une demande grandissante, le Sanctuaire Notre-Dame a lancé une production sur place en 1928, date de création de la Ciergerie de Lourdes.

Deux familles lourdaises ont créé leur entreprise avec l’aide d’un cousin commun, ingénieur Arts et Métiers qui a participé à la réhabilitation et à l’équipement d’anciens bâtiments de la Ville. Aujourd’hui, la Ciergerie de Lourdes reste le seul acteur local.

Comment les célèbres cierges de Lourdes sont-ils conçus ? Et comment la fabrication a-t-elle évolué au fil du temps ?

 

Ciergerie de Lourdes : des procédés de fabrication made in France

Les techniques de fabrication historiques telles que le trempage et le moulage, se transmettent de génération en génération. Si bien que chaque cierge est unique, à l’image des pèlerins.

En Octobre 2021, le Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes a racheté l’entreprise pour sécuriser son approvisionnement en cierges. En devenant le fournisseur exclusif, la Ciergerie de Lourdes a pu pérenniser ses 15 salariés à leur poste (10 artisans en atelier et 5 personnels administratifs).

La manufacture est labellisée EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) depuis 2018. Dans cette structure où l’humain reste au centre de la production, certains contrôles de fabrication sont réalisés au visuel de l’opérateur. Le métier ne s’apprend pas sur les bancs de l’école. Pour former ses collaborateurs, la Ciergerie de Lourdes a mis en place un système de compagnonnage sur six mois.

Avec la technique du trempage, la mèche est trempée à plusieurs reprises dans un bain de paraffine à température constante, jusqu’à l’obtention de la taille recherchée. Ainsi, la ciergerie fabrique différents types de cierges 130 gr, 430 gr et 800 grammes. Le séchage se fait ensuite à température ambiante. Pour finir, les mèches sont coupées, les cierges séparés de leur cadre et sciés aux mêmes dimensions, tampographiés puis stockés.

Le moulage consiste à remplir plusieurs moules de différentes tailles avec de la paraffine liquide et permettent la fabrication de grands modèles allant de 2 à 70 kilos.

 

Une chaîne de production moderne pour une activité en plein essor

Lourdes reste l’un des endroits au monde où brûlent le plus de cierges. La manufacture constitue de fait un formidable laboratoire d’innovation sur un marché concurrentiel !

Le point fort de l’entreprise située dans les Hautes-Pyrénées ? L’intégration d’une mécanisation partielle avec le trempage automatique et la modernisation de la ligne d’emballage (mise à la dimension du cierge).

Objectifs : faciliter le travail des opérateurs et leur donner la possibilité de traiter des tâches plus valorisantes via un programme d’accompagnement proposé par la Région Occitanie en faveur du maintien d’une production artisanale.

Récemment, l’équipe a relancé une ligne de fabrication de votives dédiées au sanctuaire, un nouveau produit en forme de calice. Sa particularité : une formule 100% biodégradable et compostable conçue à base d’herbes de garrigue. Un projet repris de 2016, lorsque la Ciergerie fabriquait des produits à partir d’amidon de maïs.

Autre projet d’envergure, la création de votives selon les mêmes critères de durabilité mais cette fois dédiées églises.

 

Achats stratégiques et initiatives responsables

Le poste de dépenses le plus important demeure la paraffine qui provient de raffineries. Une filière a été créée pour recycler une partie de ces 400 tonnes de paraffine.Lorsque les cierges ne se consument pas entièrement en raison des courants d’air. Une fois récupérée puis filtrée, la matière première retourne sur le lieu de fabrication des cierges puis sert à en fabriquer de nouveaux. Afin de limiter l’impact carbone de cette démarche. Un petit transporteur de Montpellier organise la logistique. Les godets utilisés, traités et concassés servent à reproduire la matière pour réduire les déchets. »

« Toutefois, le bâtiment et la consommation énergétique sont aussi des sujets importants. L’usine est ancienne, des projets liés à l’eau et au refroidissement pour améliorer les conditions de travail tout en diminuant les coûts sont en cours d’étude (industrie du futur). Il est vital pour nous de sécuriser notre fourniture énergétique. Nous avons dû renouveler notre contrat de gaz naturel chez notre fournisseur avant de pouvoir embarquer dans le prochain achat groupé EnergiC porté par le Cèdre » confie Laurent LACOSTE, directeur de production.

 

Vous souhaitez découvrir la Ciergerie de Lourdes et faire la connaissance de ses collaborateurs passionnés par leur métier ? Il est possible de pousser la porte de ses ateliers dans le cadre d’une visite touristique. Informations auprès de l’Office de Tourisme de Lourdes.